Maudire les Ennemis des Femmes et de la Paix

Maudire les Ennemis des Femmes et de la Paix

par Z. Budapest
Goddess Magazine – Janvier 2009
traduction et adaptation : Lys.

Certaines femmes évitent de se battre. Trop d'années ont passé depuis l'âge héroïque des années 70, lorsque tout était nouveau et encore à faire. Nous avions des cours d'auto-défense, des cours pour réparer nous-même notre voiture, des études de la Femme sur qui nous sommes en tant que femmes et ce que les femmes ont fait dans l'histoire et dont nous n'avons pas conscience.
Regroupant nos trésors et nos larmes.

Nous vivons toujours dans une société centré sur le masculin. Les hommes règnent par la violence et le viol, et les guerres sans fin. Et non conformément à la loi. Trop de violeurs ont été libérés, trop de meurtriers également. Les gens malhonnêtes de l'Administration vivent longtemps et ne sont presque jamais inquiétés par la justice. Les criminels de Wall Street, ceux de Enron(1), les responsables des fuites du parti républicain graciés, et l'idiot de fils Bush ne sont jamais mis en accusation.

Mais quelque chose s'est produit ici, dans la Baie de San Francisco, qui a déclenché en moi en tant que sorcière la réaction « Ca suffit ! ». Une lesbienne a été violée par quatre hommes. Puis ils l'ont kidnappée et ont poursuivi cette agression pendant 45 minutes. Elle a été battue, brutalisée, marquée dans sa chair et dans sa vie à cause du fait qu'elle est une femme, qu'elle est lesbienne. Puis ils volèrent sa voiture, la laissant nue dans les vents froids de l'hiver et sous la pluie battante, comme un défi à sa survie.
Et elle survécu.

Je n'ai maudit personne depuis le Trailside Killer(2) dans les années 80, mais quelque chose changea en moi au moment où le crime devint une affaire qui me touchait de si près. Bien que je sois plus âgée maintenant à 68 ans et quelque peu handicapée par mes hanches artificielles, j'ai réuni assez de courage pour appeler aux armes toutes les femmes qui considèrent comme utile le fait de former un cercle pour maudire, afin de défendre nos vie.

Treize femmes répondirent à l'appel... un nombre magique. Je suis allée à leur rencontre.

Comme toujours, nous faisons des recherches avant de maudire quelqu'un, de telle sorte qu'aucun doute ne puisse subsister avant d'invoquer le mal.

J'ai observé la situation et choisi avec soin Notre Dame de Guadalupe en tant que Reine des deux Amériques pour nous guider. J'ai demandé à une amie de nous procurer quelques banderoles de Notre Dame. Elle nous en apporta deux grandes, flamboyantes, Notre Dame dans toute sa splendeur de Reine. Merci Karen !

Puis j'ai réuni tout le matériel occulte dont nous avions besoin. Oui, on peut tout à fait lancer un sort avec succès sans aucun outil, juste par la prière. Mais quand on agit contre cette société de viol et de violence d'une telle ampleur, il est toujours bon d'avoir quelques racines de mandragore, et autres herbes funestes secrètes à brûler dans son chaudron.

J'ai représenté la vie des violeurs par un fil rouge, et au-dessus du chaudron fumant, tout en priant la Reine, j'ai coupé leur chance en de nombreux petits morceaux. Le seul homme qui a participé à notre sort, Lez, a contribué à les mettre tous dans le chaudron brûlant du changement. C'est important. Les hommes doivent mettre fin au viol. Les hommes doivent venir aux côtés des femmes. Militer pour nous. Cela arrive trop rarement.

Nous nous sommes tournés vers la Reine que nous avions invoquée en tant que Grande-Mère (elle a pour ancien nom Tonatzin), nous lui avons demander de nous aider, d'apporter à ces hommes, et à tous les violeurs, la malchance. Nous avions coupé leur chance en tous petits morceaux, leur chance était maintenant partie.

Ensuite je les ai maudits, afin que personne ne leur vienne en aide pour les cacher. Maudits afin que leurs familles les dénoncent. Maudits afin qu'ils se retournent les uns contre les autres. Maudits afin que le plus jeune avoue.
Des vidéos de ce rituel sont disponibles sur le site de mon Université Dianique http://wicca.dianic-wicca.com et sur mon blog http://blog.zbudapest.com

Puis chacun rentra chez soi. Je me suis étendue sur mon lit et j'ai laissé la nouvelle année arriver. Je pensais que tout ceci demanderait un peu de temps avant que la roue ne tourne.

Le mercredi suivant, c'était aux nouvelles en première page de SF Chronicle(3). Trois de ces hommes avaient été interpellés. Le plus jeune avait été dénoncé par sa famille ! Dès lors il avoua, comme le sort l'exigeait. Suite à quoi deux hommes de plus furent arrêtés et le lendemain, le quatrième criminel se rendit de lui-même. Louée soit Tonatzin !

Les soeurs du Susan B. Anthony Coven Number One(4) ont participé avec nous à l'incroyable rapidité de la Justice. Dans le Comté d'Orange au sud de la Californie, et partout ailleurs, des femmes se réunirent pour renforcer le sort ; et tout le monde pu constater le succès de tous ces efforts. Trop c'est trop !

Le même jour, les arrestations commencèrent et un violeur en série fut arrêté à Columbus dans l'Ohio... pas de chance pour les violeurs ! La Justice est la plus forte !

Je m'autorisai donc une petite danse de la victoire discrète. Yeah !
J'espérai qu'un travail de malédiction à l'échelle nationale, contre les violeurs et la violence des hommes, résulterait de cette expérience. Tous les ans, lors de la dernière lune noire de l'année. Afin qu'ils n'aient plus de chance du tout.

Mais le véritable changement doit venir d'un changement d'état d'esprit. Une prise de conscience qui aiderait à voir les femmes différemment. Pas comme de la viande, pas comme de simples trous ou comme des prostitués mais comme des soeurs et des mères et des citoyennes ayant des droits. Les religions des dieux masculins n'ont pas du tout aidé. Des milliers d'années ont passé et les hommes ne sont toujours pas civilisés. Les dieux masculins sont des Seigneurs, ils ont des livres sacrés remplis de violence et rabaissant les femmes. Ce qui aiderait à considérer les femmes avec plus de respect et d'amour serait de revenir à une culture centrée sur la Déesse, valorisant la vie. Après tout, nous sommes les portes de la vie.

Nous avons donné naissance à tous les êtres.
Où est la gratitude ? Pourquoi cette colère envers nous ?

Dans l'espoir que les femmes aient du cran, apprennent à ne pas vivre dans la peur, et se dressent pour elles-même et les autres.

Ré-apprenez la SORORITÉ !

Je vous souhaite la meilleure des Nouvelles Années !

Z. Budapest


Notes de traduction :
(1) une des plus grandes entreprises américaines
(2) David Carpenter, un serial killer de San Francisco
(3) le quotidien San Francisco Chronicle
(4) le premier coven féministe fondé par Z. Budapest