Pâques vue par les vodun
La pâque est une commémoration existée, bien longtemps avant le Judaïsme de Moïse. Nos grands parents Africains, y ont toujours mis l’accent, sur l’aspect sacré de cette époque comprise entre les mois de mars et d’avril. Nous autres vodouisants Ayisyen, leurs petits fils, nous ne manquerons jamais l’occasion, de perpétuer cette tradition, en organisant des grandes cérémonies vodous dans tous les Hauts Lieux Mystiques en Ayiti, plus particulièrement, LAKOU SOUVENANCE. Le Code Vodou, de l’ÉGLISE VODOU d’AYITI, fondée par le Houngan, professeur WESNER MORENCY nous a rappelé le coté sacré de ce temps: « Le vodou est une religion bâtie sur la foi en OLOHOUM et un mode vie axée sur le respect de la nature. Le vodou comprend la nature l’une des caractéristiques les plus marquantes de l’expression divine qu’est OLOHOUM. Le vodou veille à l’harmonisation de l’homme avec la nature dont il est l’élément doté du pouvoir divin de la dominer, le gérer, la maitriser, la préserver, la travailler, la transformer et la rendre agréable à tous et à toutes, toujours dans la perspective d’harmonisation de l’homme avec le cosmos ». Les occidentaux, en retournant en Afrique vers la fin 13èime et au commencement du 14ème siècle, observant nos grands parents fusionnèrent leur Foi Vodou avec la Nature, attitude qu’ils qualifièrent d’animiste, parce que ce comportement dépasse leur compréhension et leur entendement en tant que profanes. Ce qu’ils ne comprenaient pas, notre foi nous offre une vision universelle où chaque vie, qu’elle humaine, végétale, animale ou autre a un contact avec l’Initié vodou. OLOHOUM notre Dieu est vivant dans la Nature et dedans de Nous. Il est à l’origine même de la Vie sur terre. Car en créant et en maintenant la Vie sur terre, qui sont l’eau, l’air, et la terre nourricière, en se faisant, cette démarche traduit Sa volonté de créer la Vie. Donc nous autres, nous avons le sacré devoir de La préserver et de L’honorer. Ainsi, en nous y créant, nous avons sa Vie en nous qui, nous est révélée par la manifestation des Loas. Ce qui fait de nous des êtres Divins et c’est ce qui explique, le rapport sacré qui lie notre Foi vodou avec la Nature. A cette occasion, nous vodouisants, nous disons bienvenue à Dame Nature par des dévotions de toutes sortes, musiques, danses, des sorties traditionnelles connues sous le vocable des Raras et des cérémonies . C’est une manière vodou, d’exprimer notre joie à la Nature qui était en veilleuse.
Au moment où la Nature est entrain de se parer de ses beaux habits sacrés, bourrés d’énergies, qui, représentent pour nous Initiés vodou notre pharmacopé naturel, nous nous y inclinons pour lui présenter notre révérence , et manifester aussi devant la Mambo Gran’n Ayizan notre profond respect. Car le Livre Sacré du Vodou, dans l’enseignement 46, phrase 17, nous lisons ceci « Ayizan est ce qu’Elle est : La Grand’Mère aimante, attentionnée, qui dirige, qui, usant de son droit d’ainesse appelle tout être à l’ordre et à la discipline. Ayizan symbolise le respect et la droiture. La verticalité du cœur du palmiste, symbolise aussi la rectitude dans tout ce qui doit se faire à travers le monde ». Tandis que la Nature se réveille, nous célébrons la liberté de vivre libre dans la dignité, la droiture et la discipline, nous célébrons AYIZAN, le mystère sur lequel est bâti Ayiti, terre de soleil ».
Le christianisme pour exister, ne fait que copier les autres religions de l’antiquité. En utilisant, le Palmiste Arbre Sacré pour nous vodouisants, l’Église catholique une fois de plus, utilise un rituel vodou qu’il déguise en dimanche des rameaux ainsi qu’elle le dénomme. Elle ne fait qu’exécuter un rituel vodou sans le nommer. Mais les chrétiens déclarent qu’ils fêtent la résurrection de Jésus leur sauveur. Ces dernières années, ils ajoutent même à leur service, un rituel vieil de milliers d’années, avant l’ère chrétienne, PÂQUES À L’AUBE. Ce qu’il importe de comprendre, le soleil a été toujours pour nous vodouisants génératrice d’énergies, et cette croyance a été renforcée, grâce à la rencontre sur l’île Quisqueya faite, par nos grands parents Africains avec les Taïnos. Donc en se levant, le soleil a déposé sur les feuilles fraichement nées la Vie pour s’accoupler avec la Vie dont OLOHOUM a mis en nous, d’où le pacte qui nous lie, et c’est au Nom de ce Grand Mystère, nous jouissons le privilège de vivre notre Foi Vodou et de mener notre Vie Vodou, au moyen duquel, nous restons en perpétuelle harmonie avec le Véritable.
Pour les Juifs, la pâque c’est le sacrifice qui assure aux enfants d’Israël la vie. Car le passage de l’ange de la mort, partout où ne figure pas la marque de sang devant leur porte, selon les instructions reçues par Moïse de la bouche de Jéhovah le libérateur des Hébreux , il sème la mort. En réalité, même si aucune recherche n’arrive à prouver l’existence physique de leur Moïse, les juifs observent religieusement leur pâque. Un rituel qui commence selon leur croyance, au coucher du soleil ou le quatorzième jour du mois de nisan, c’est-à-dire mars-avril, chaque famille sacrifie un agneau et le repas est pris le quinzième jour. Contrairement au dernier repas de Jésus, la pâque des Juifs est composée des herbes amères, d’un jeune agneau et des pains sans levain. Et, leur formule de bénédiction est toute aussi différentes, et se prononce ainsi : « Bénis sois-tu, Seigneur notre Dieu, Roi de l’univers, qui fais produit le pain de la terre… Bénis sois tu, Seigneur notre Dieu, roi du monde, qui as créé la vigne ». Or, la pâques adoptée par les chrétiens, n’a aucune racine chez les Juifs qui eux, adorent le Dieu qui est sensé le Père de Jésus. Ce dernier(Jésus), sa commémoration de pâques, celle qu’il a initié avec ses disciples, c’était une commémoration, dont, Mithra a laissé pour les siens , mille ans avant l’existence de Jésus. Voici les mots que Mithra savait prononcer en la circonstance : « Celui qui ne mangera point mon corps et ne boira point mon sang de façon à se confondre à moi et moi avec lui, n’aura point part au salut », d’après Robert Ambelain, dans Jésus ou le Mortel Secret des Templiers. Mille ans plus tard, Jésus a déclaré, à peu près, dans la sienne, dénommée par les chrétiens, repas du seigneur ou la Sainte Cène, les mêmes paroles de Mithra « Celui qui ne mange pas mon corps et ne boit point mon sang, n’aura pas la vie éternelle ».
Les chrétiens déclarent quand ils fêtent pâques, ils célèbrent la résurrection de Jésus. Mais pour d’autres, c’est sa mort qu’ils commémorent, comme les Témoins de Jéhovah, d’ailleurs.
La résurrection de Jésus qui est la base sur laquelle repose toute l’espérance chrétienne. Un Jésus né par l’opération du saint esprit, devenu homme, ensuite meurt pour ressusciter physiquement, et enfin monter au ciel avec son corps. Mais pourquoi les chrétiens attendent-ils jusqu’au deuxième siècle après la mort de leur Dieu pour déclarer un tel événement, phénomène sur lequel est reposé toute leur foi.? Et chacun, que ce soit Mathieu, Luc, Marc ou Jean qui sont considérés selon eux, comme de Véritables Témoins, de cette résurrection et de la montée physique de Jésus au ciel, présente chacun un récit différent les uns rapport aux autres.
Reprenons les recherches de Michel Coquet, dans son livre Jésus sa Véritable Histoire « Les évangélistes qui ont mis cette histoire au point devraient se mettre d’accord. Voyons ce qu’en disent leurs évangiles…dans Matthieu, Marie de Magdala, lorsqu’elle se rend au tombeau, est seulement accompagnée de l’autre Marie, et là commence tout le processus de la résurrection avec tous les phénomènes : de tremblement de terre, d’ange qui descend du ciel et roule la pierre, bref tout cela est si effrayant que les gardes romains s’enfuient morts de peur »
Dans Marc, « Marie de Magdala, qui a toujours le rôle, est accompagnée de Marie mère de Jacques et en plus de Salomé. Cette fois la pierre roulée et elles ne voient du processus de la pseudo-résurrection. Elles entrent dans le tombeau et rencontre un jeune homme ( ce n’est plus un jeune homme!), qui leur dit d’aller prévenir les apôtres que Jésus les attend en Galilée »
Dans Luc, « on ne précise rien d’autre que les femmes, tout se déroule comme dans Marc, mais cette fois elles voient deux hommes éblouissants qui leur disent à peu près les mêmes choses quand à la résurrection de Jésus »
Dans Jean, « Marie de Magdala est à nouveau seule. Elle voit la pierre du tombeau enlevée (au lieu de roulée). Elle ne rencontre personne, ni ange ni jeune homme, et se sauve avertir pierre et le disciple que Jésus aimait, et leur dire : on a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis »Dans son livre, Jésus sa Véritable Histoire, Machel Coquet de poursuivre « Comment est-ce possible qu’elle ne sache pas puisque, selon les autres évangélistes, l’ange ou les hommes en blancs lui ont dit qu’il était en Galilée? Se pose alors la question : qui est arrivé le premier au tombeau? En effet, une fois prévenus, les deux disciples se précipitent pour voir et, au verset suivant, il est écrit que Marie se tenait près du tombeau en sanglotant en regardant vers le tombeau elle aperçoit deux anges. Ce qui voudrait dire que les deux disciples sont déjà repartis sans elle et que Marie est restée seule. Cette fois les anges informateurs ne disent rein d’autre que… pourquoi pleures tu?, en se retournant, ô surprise! Elle voit Jésus lui dit non pas qu’il monte sur la montagne de Galilée, mais qu’il monte vers son Père! » Et Michel Coquet continue « Tout cela est incompréhensible si ce sont les évangélistes qui ont décrit cette scène. J’admets que l’on ait pu chercher à oublier les détails de l’horrible crucifixion, mais pas de la résurrection qui est le cœur même de la doctrine chrétienne. Plus loin, il avance.. je laisse aux lecteur le soin de démêler cette invraisemblance histoire de résurrection qui ne supporte ni la critique scientifique, ni la simple comparaison avec la vérité de ce qu’est la résurrection sur le plan spirituel.»
L’Afrique, la MÈRE de l’Humanité, continent sur lequel, la religion a pris naissance, cette forme de croyance connue sur le nom de la résurrection y eut été déjà inspirée, et officiellement pratiquée chez les Grands Maitres Égyptiens, sous la tradition d’ISIS fils d’HORUS, pour ensuite figurer au cœur de toutes les religions qui viennent après. Mais c’est seulement le christianisme fraichement arrivé, il y a deux mille ans environ, déclare que son Dieu né d’une femme, mort et ressuscité physiquement sans aucune preuve, ni au niveau de sa naissance, ses trois années de miracles, sa mort et sa résurrection en dehors de son livre la Bible. Aucun chercheur, n’arrive à le vérifier et aucun n’historien du temps de Jésus non plus.
Dans le vodou Ayisyen, comme nos grands parents Africains, de qui nous avons hérité cette religion vodou, nous croyons, nous aussi en la résurrection, mais une résurrection spirituelle. Un Initié est mort physiquement, après un an et un jour, à l’occasion d’une grande cérémonie, il est réincarné sur un élu, choisi au sein de la famille, approuvé par les anciens, pour continuer à servir la communauté. Le vodou est une religion qui accorde une importance capitale aux anciens. Car ils représentent les poumons de notre foi. Étant tous des êtres divins, pour avoir la Vie d’ OLOHOUM en eux , ils sont tous les Fils de OLOHOUM. Nous autres vodouisants Ayisyen, nous ne croyons pas dans un fils unique d’un Dieu par qui nous héritons le ciel. D’ailleurs nous ne croyons pas au ciel des chrétiens.
Fort de cette croyance, nous partageons toujours une relation sacrée avec Dame Nature, que nous approfondissons davantage à l’occasion de sa résurrection . Nous l’accompagnons dans ce processus sacré, par des différentes manifestations qui, a nos yeux , représentent une dimension spirituelle extraordinaire.